Fast Fashion VS Slow Fashion

Vous avez peut-être remarqué que la Slow Fashion et la Fast Fashion sont des expressions de plus en plus utilisées dans le commerce de détail. Mais que signifient ces deux termes ? Et pourquoi la distinction entre les deux concepts est-elle maintenant plus nécessaire que jamais ?

Comme sa terminologie l'indique, la Fast Fashion et la Slow Fashion sont des conceptions de la mode qui se rapportent différemment au temps. Fast Fashion pense que les tendances du commerce de détail changent fréquemment et que, par conséquent, les collections en magasin doivent refléter ces changements.

Certains détaillants de Fast Fashion ont même fait valoir qu'ils ont démocratisé l'expérience de la mode - n'est plus réservée à l'élite, la mode est disponible et accessible à tous. Grâce à la Fast Fashion, chacun peut se permettre de porter les dernières tendances, et de vivre régulièrement le high éphémère d'un nouvel achat mode et le plaisir de porter quelque chose de nouveau. Ainsi, la Fast Fashion mise avant tout sur les petits prix : ainsi chacun peut s'adonner fréquemment aux nouvelles tendances. Deuxièmement, il s'appuie sur des rotations rapides : les vêtements évoluent du stade de la conception au point de vente en seulement quelques semaines.

Pour produire de grandes quantités rapidement et à bas prix, les coûts d'approvisionnement de la Fast Fashion doivent être maintenus bas et utiliser des matériaux bon marché (ex : matières synthétiques à base de pétrole, rayonne, nylon, cuivre, chrome), des procédés de fabrication bon marché (machines lourdes, procédés de teinture chimique ), et bien sûr des coûts de main-d'œuvre bon marché. L'externalisation de la production vers des pays en développement à bas salaire minimum (Bangladesh, Cambodge, Inde par exemple) est une étape inévitable dans la production de la Fast Fashion. Parfois, ces pays ne respectent pas les droits humains du travail. Le résultat est une chemise jetable à 9 $ que vous pouvez acheter chez Zara et qui ne survivra pas à 5 lavages. En bref : Fast Fashion est synonyme de quantité plutôt que de qualité.

Qu'est-ce que la slow fashion alors ? Une autre tendance ? Des vêtements réservés exclusivement aux riches ? Un antagoniste de la Fast Fashion ? Un mouvement politique ?

À certains égards, on pourrait dire que la Slow Fashion est techniquement l'opposé de la Fast Fashion car plus d'argent, de ressources et de temps sont investis dans la confection d'un vêtement. Contrairement à l' industrie de 1,44 billion de dollars qu'est la mode rapide, la mode lente se compose de petites entreprises qui produisent généralement localement à une échelle plus lente. Le résultat est souvent des prix plus élevés.

Idéologiquement, la Slow Fashion se préoccupe moins de suivre les tendances que de la qualité et de la pérennité de ce qu'elle produit. La durabilité est un principe qui s'applique à la fois à la façon dont elle produit des vêtements (d'une manière respectueuse de l'environnement et des droits de l'homme) et à ce qu'elle produit (des vêtements de qualité qui durent). La slow fashion s'inscrit dans la lignée du minimalisme en ce sens qu'elle incitera le consommateur à posséder dix essentiels qui durent au lieu de 1000 jetables. La Slow Fashion nous demande de ralentir la consommation pour diminuer la production de mode, l'épuisement des matières premières, afin de permettre aux capacités de régénération de la terre d'avoir lieu.

La Slow Fashion est autant technique qu'idéologique car elle représente ce qui est « éco », « éthique » et « vert » dans une pratique et une philosophie unifiées. Carl Honoré, auteur de « Éloge de la lenteur » , soutient que la « démarche lente » intervient comme un processus révolutionnaire dans le monde contemporain car elle incite à prendre le temps d'assurer une production de qualité, de donner de la valeur au produit, et d'envisager le lien avec l'environnement.